Guy Gilles   Cinéaste français (1938 - 1996)

Le clair de terre (1970)

Originaire de Tunisie, où il a passé sa petite enfance jusqu'à la mort de sa mère, Pierre vit maintenant avec son père dans le quartier du Marais, rue des Rosiers. Brusquement saisi du besoin de quitter Paris, il part pour Tunis, où une ancienne institutrice le remet sur les traces de son passé.

Générique

98 min - Fiction - Couleur - 35mm
Grand prix festival d'Hyères

Interprètes
Patrick Jouané, Edwige Feuillère, Annie Girardot, Elina Labourdette, Marthe Villalonga, Roger Hanin, Micheline Presle, Lucienne Boyer, Jacques Zanetti, Carole Lange, Jacques François, Jacques Portet, Jeannette Batti, Sybil Sorel, Paula Valmond, Sophie Carpio.

Production
Albertine Films

Lumière
Marc Sator, Philippe Rousselot

Musique
Jean-Pierre Stora, arrangements : Mickey Nicolas

Montage
Jean-Pierre Desfosse, assisté d'Anne Rulier

Son
Roger Leclerc

Maquillage
Gisèle Jacquin

Directeur de Production
Jean-Loup Punzenval

Extrait

« Après sa mort il y a eu un moment terrible, j’ai pensé que je n’aimais plus rien, que je ne pourrai jamais plus rien aimer vraiment. Les livres me tombaient des mains, la musique me donnait envie de mourir. La peinture... c’est revenu, tout à coup. J’en ai eu envie comme ça, très fort. C’était comme avoir faim, aussi fort. Il y a eu l’exposition Bonnard alors je n’ai pas hésité. J’ai pris le train et je suis arrivée un soir, il pleuvait. Je me suis retrouvée dans Paris comme une étrangère. J’ai cherché un hôtel, comme dans les villes où l’on arrive pour la première fois. Le matin je me suis levée très tôt. Et à neuf heures j’ai traversé les Tuileries. Le bassin était gelé, il y avait quelques enfants qui jouaient. C’était gai. Et puis j’ai vu les Bonnard. Ça c’est une vraie joie. Il y avait un tableau, Méditerranée, tout bleu, tout blanc, impossible à raconter. Et qui donnait envie de sourire. Quand je suis sortie ça allait mieux, vraiment mieux. Et puis je n’avais pas de remords, vis-à-vis de Jean. Parce que tu sais d’abord, on voudrait ne plus jamais cesser de souffrir. Ça semble une trahison de ne plus souffrir. C’est presque oublier. Mais là c’était une vraie joie. Sans remords. Je suis repartie le soir même. »