Guy Gilles   Cinéaste français (1938 - 1996)

Au Pan Coupé (1967)

Une jeune fille se souvient, et revit son amour pour un jeune révolté, ancien fugueur, emprisonné à quinze ans sans être délinquant, qui refusa, jusqu'à la mort, le monde tel qu'il est celui de la bourgeoisie comme celui des beatnik, mendiants et vaincus d'avance. Jeanne ignorera toujours que Jean est mort et sa présence veillera toujours sur elle tel un fantôme.

Générique

67 minutes. Fiction. Couleurs et N&B. 35mm

Interprètes
Patrick Jouané (Jean), Macha Méril (Jeanne), Bernard Verley (Pierre), Orane Demazis (la patronne), Elina Labourdette (la femme seule), Frédéric Ditis (le père de Jeanne), Lili Bontemps

Image
Jean-Marc Ripert, Willy Kurant, Jean Orgelet

Montage
Jean-Pierre Desfosse

Musique
Jean-Pierre Stora

Arrangements musicaux
Mickey Nicolas

Direction de production
Roger Fleytoux

Laboratoire
LTC

Ressources

Extrait

Jean - "Jeanne, Je préfère renoncer à tout que d’accepter ce que la société m’offre. Je n’enverrai peut-être pas ces lettres. Je préfère disparaître à jamais de ta vie. Quoiqu'il arrive sache que je t'ai aimé pleinement. Depuis quelques jours je vis avec un groupe de beatniks. Ils mendient. Je n’aime pas leur vie aussi, beatnik ça veut dire vaincu. Je ne suis pas un vaincu, moi je ne mendie pas. Je n’ai jamais été un enfant délinquant ni un blouson noir. Je ne suis pas un beatnik. Non je ne peux pas refaire le monde. Il y a peut-être des bonheurs possibles sur cette planète. Ils m’échappent, mais sans doute cela vient-il de moi. Mon aventure doit être solitaire. Depuis trois jours je n’ai rien mangé. La seule chose dont je souffre c’est le froid. Drôle d’été. J’ai de la fièvre. J'ai envie d'un lit. Au revoir Jeanne." Narrateur : Il mourut peu après dans des circonstances qui restent totalement obscures, cependant sa mort fut déclarée naturelle. On retrouva son corps dans le jardin d'un pavillon de la banlieue de Lyon. Un ouvrier le découvrit là un matin. Jean ne portait aucune trace de blessure ni de coups et son visage était emprunt d'une grande douceur. Ses bras étaient noués autour de son cou, et ses yeux ouverts semblaient regarder le ciel. Jeanne n'apprit jamais sa mort.