Guy Gilles   Cinéaste français (1938 - 1996)
Guy Gilles

" De la place de l'Europe partaient encore d'autres rues qui promettaient des voyages. On pouvait faire le tour du monde avec le nom de tous ces pays et de toutes ces villes. Souvent, des promeneurs désœuvrés s'arrêtaient à la grille qui donnait sur la voie ferrée. Un enfant rêveur comptait les trains qui passent. "

 

Guy Gilles, extrait de L'été recule, roman (inédit).

1956 : Les chasseurs d'autographes

16mm Fiction. (métrage prévu : environ un quart d'heure - jamais terminé).

Francis Nani y attendait des vedettes à la sortie de la Comédie Française, à Paris, pour leur demander des autographes. L'une des vedettes abordées était interprétée par Lili Bontemps.

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1980 La tête à ça

Long-métrage. Fiction. Interprétation : Carole Laure, Richard Berry, Dominique Lavanant, Josiane Balasko, Valérie Mairesse, Micheline Presle, Jacques Penot, Michel Blanc. Tournage interrompu au bout de quelques jours.

Toute frisée pour son prochain film qu’elle tourne à Paris, Carole Laure s’est fait « la tête à ça »
Par Monique Pantel

Dans le film de Guy Gilles qu’elle vient de commencer à tourner à Paris, Carole Laure s’est fait « La Tête à ça » : c’est d’ailleurs le titre du film pour lequel la canadienne la plus française du cinéma est devenue toute frisée.
Étudiante, une jeune fille dans le vent décide d’écrire un livre-document sur la prostitution. Comme elle est très consciencieuse, elle veut savoir ce dont elle parle et essaie, à son tour, de se prostituer. Mais ce n’est pas si facile lorsqu’on n’est pas douée pour ça.
Heureusement l’éditeur, pied-noir à la nature chaleureuse, tombe amoureux de l’écrivain et tout finit très bien. L’éditeur est incarné par Richard Berry qui le soir joue « Tartuffe » à la Comédie-Française.
Guy Gilles, qui n’avait pas fait de cinéma depuis « Le Jardin qui bascule », a réuni autour de Carole et de Richard les acteurs de café-théâtre les plus amusants. De Dominique Lavanant à Josiane Balasko en passant par Valérie Mairesse et Michel Blanc, il y a toute la jeune garde du cinéma français.
Guy Gilles veut montrer dans son film les petits métiers de Paris. On y rencontre un peintre plus vrai que nature, des contractuelles, des touristes japonais, un boucher au grand cœur et tout un petit peuple pour lequel Carole Laure se prend de grande amitié. Car « La Tête à ça » est un film aussi joyeux que son titre l’indique, tout plein de rire, d’amour et de musique.

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Poèmes électriques

Jérôme Pescayré : "Parallèlement, on tournait de temps à autre ses Poèmes électriques. C''étaient des jeux avec les lumières nocturnes, les reflets des vitrines, les enseignes de bars. Il tournait ça depuis au moins 1977, en 16mm, quand il pouvait ou quand il avait de l'argent. L'idée du film était assez ouverte, ça reposait uniquement sur les néons de Paris et les gens rencontrés au hasard de la nuit. Parfois Guy faisait venir ses acteurs pour les mettre dans des situations préexistantes : les deux Patrick (Jouané et Penne), Pascal (Kelaf), Claire (Nebout), Brigitte Ariel, Philippe Chemin, Jacques Penot, Paul Blain… C'était très improvisé, mais il connaissait les lieux par cœur – principalement Pigalle. Il faisait ses repérages au cours de ses virées nocturnes. Il reste des rushes magnifiques…"

Quelques photogrammes : l'ombre de Patrick Penne, Patrick Jouané au café, Pascal Kelaf.