Guy Gilles   Cinéaste français (1938 - 1996)
Guy Gilles

" De la place de l'Europe partaient encore d'autres rues qui promettaient des voyages. On pouvait faire le tour du monde avec le nom de tous ces pays et de toutes ces villes. Souvent, des promeneurs désœuvrés s'arrêtaient à la grille qui donnait sur la voie ferrée. Un enfant rêveur comptait les trains qui passent. "

 

Guy Gilles, extrait de L'été recule, roman (inédit).

Scénario (extraits)

Absences répétées - la chanson

En illustration, dix photogrammes extraits d'une séquence d'Absences répétées. Visages, reflets, vitres, calligraphies : images réelles/ images mentales d'un monde saisi autant qu'imaginé par le personnage de Patrick Penn, depuis la fenêtre de son appartement.

Paroles : Jeanne Moreau. Musique : Jean-Pierre Stora







Un lit, grand ouvert et froissé
Comme un bateau désemparé
Plages désertes, membres inertes
Dégoût de vivre, paupières mouillées
J’écoute ton cœur effrayé
Le temps perdu, le temps gagné
Les angoisses, les pleurs séchés
Rêves brisés, plaisirs cachés
Ton lit ouvert et froissé
Comme un grand vaisseau démâté
Champ de bataille où tu m’assailles
Les rires et la gravité
Les cris, les cheveux emmêlés
Douces prairies, au ralenti
Comme dans l’eau en profondeur
S’épanouissent les couleurs
Notre lit ouvert et froissé
Comme un berceau de fleurs tressées
Drap déployé, les mains liées
A recréer, faire l’amour
On le rencontre un temps trop court
Paupières closes quand tu t’exposes
Je t’agresse en fermant les yeux
Tu me caresses silencieux
Dans notre lit chaud et carré
Comme une nacelle envolée
Tu me recouvres, tu te découvres
Attentive moi je te suis
Où est ta mort, ou est ta vie ?
Champs de lumière, victime fière
C’est ta vie que je garde en moi
Puisque je l’ai reçue de toi
Notre chambre s’est refermée
Comme un coquillage scellé
Tendre sommeil lune et soleil
Le passage de la nuit au jour
T’accompagneras mon amour