" De la place de l'Europe partaient encore d'autres rues qui promettaient des voyages. On pouvait faire le tour du monde avec le nom de tous ces pays et de toutes ces villes. Souvent, des promeneurs désœuvrés s'arrêtaient à la grille qui donnait sur la voie ferrée. Un enfant rêveur comptait les trains qui passent. "
Guy Gilles, extrait de L'été recule, roman (inédit).
Scénario (extraits)
Soleil éteint
Au biseau des baisers
Ciné bijou
Proust, l'art et la douleur
Absences répétées
En illustration, dix photogrammes extraits d'une séquence d'Absences répétées. Visages, reflets, vitres, calligraphies : images réelles/ images mentales d'un monde saisi autant qu'imaginé par le personnage de Patrick Penn, depuis la fenêtre de son appartement.
Paroles : Jeanne Moreau. Musique : Jean-Pierre Stora
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Un lit, grand ouvert et froissé
Comme un bateau désemparé Plages désertes, membres inertes Dégoût de vivre, paupières mouillées J’écoute ton cœur effrayé Le temps perdu, le temps gagné Les angoisses, les pleurs séchés Rêves brisés, plaisirs cachés Ton lit ouvert et froissé Comme un grand vaisseau démâté Champ de bataille où tu m’assailles Les rires et la gravité Les cris, les cheveux emmêlés Douces prairies, au ralenti Comme dans l’eau en profondeur S’épanouissent les couleurs Notre lit ouvert et froissé Comme un berceau de fleurs tressées Drap déployé, les mains liées A recréer, faire l’amour On le rencontre un temps trop court Paupières closes quand tu t’exposes Je t’agresse en fermant les yeux Tu me caresses silencieux Dans notre lit chaud et carré Comme une nacelle envolée Tu me recouvres, tu te découvres Attentive moi je te suis Où est ta mort, ou est ta vie ? Champs de lumière, victime fière C’est ta vie que je garde en moi Puisque je l’ai reçue de toi Notre chambre s’est refermée Comme un coquillage scellé Tendre sommeil lune et soleil Le passage de la nuit au jour T’accompagneras mon amour |
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